Gravir une montagne ou l’importance de retourner aux sources

Oct 17, 2023

Avec le temps, j’ai appris à ne pas dire non à des opportunités de sortir de ma zone de confort. Ça m’a toujours permis de grandir. 

C’est le cas de cette expérience hallucinante que j’ai vécue en 2014. 

Un de mes mentors, Carol Ann Erickson, m’invite à faire un pèlerinage au Pérou. Je savais que c’était une occasion en or pour apprendre d’un des grands maitres dans mon domaine. Paul Dennison m’a offert un équilibrage pour me préparer à faire ce voyage. 

J’ai donc surmonté mes doutes et mes peurs et j’ai dit oui.  

Sur place, je devais faire un choix d’activité, j’ai opté pour faire le chemin inca.  

L’équilibrage reçu précédemment m’a donné le courage d’accomplir cet exploit jusqu’au sommet du Machu Picchu. 

2014 fut une année de grands changements où j’ai continué à suivre des formations et à travailler sur des objectifs précis : respiration, vertige, altitude, confiance et puissance. 

J’ai aussi décidé de traduire en espagnol les formations : « Branché de la tête aux pieds » et « L’apprentissage branché ».  

Loi de l’attraction, manifeste-toi 

Avant de partir, ma formatrice m’annonce que c’est moi qui vais donner les formations et qu’elle va m’assister. J’ai un peu le vertige d’apprendre ça, mais je fonce quand même. 

J’ai fait confiance et les astres se sont alignés sur ma route. Les contrats se sont présentés à moi avec une facilité déconcertante. On m’a demandé de créer une formation sur le développement de l’enfant. Je l’ai fait et ce fut un grand succès par la suite. 

Les astres étaient là aussi pour réunir ma famille, qui a voyagé au Pérou à la même période que moi. Cette occasion unique est mémorable : même mon grand-père de 87 ans est venu. La loi de l’attraction s’est manifestée dans toute sa force et sa splendeur. 

Je n’avais pas planifié la formation, pourtant elle a vu le jour. Je n’avais pas planifié ce rassemblement familial important et il a eu lieu. 

Depuis ces évènements, je lance à l’univers ce que je veux qui arrive. 

Le grand départ de l’aventure qui change tout 

Je suis partie au Pérou pendant 5 semaines et demie. Entre Noël et le jour de l’An, je suis allée dans la province de Cuzco, en haute altitude, avec ma fille et mon conjoint Éric. Nous avons eu besoin de trois jours pour nous habituer au changement d’air. 

Ensuite, c’est à la gare Ollaytantambo que l’autobus nous a laissés. Cet emplacement se situe à 82 km de Cuzco. Ce site est à une altitude de 2600 mètres. À partir de là, j’ai débuté une randonnée de quatre jours et trois nuits sur le chemin inca. 

La plus grande épreuve peut devenir ton plus grand apprentissage 

Dans ma vie, je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi difficile. Ce défi monumental m’a révélé mes forces et mes faiblesses. Ce qui m’a impressionnée, ce sont les outils qu’on développe quand on est en état de survie. 

C’est ce que j’enseigne d’ailleurs dans mes formations, aujourd’hui. 

Cette rencontre avec la fragilité de la vie fut précieuse. Être si près du danger donne de la profondeur à son amour pour la vie. Je peux vous l’expliquer mieux que personne. 

Il y avait tellement de choses à voir lors de ce périple dans les montagnes de la cordillère des Andes. Mais je n’avais pas la même attention parce que je manquais de souffle constamment. 

Je regardais de l’intérieur comme à travers moi ou au-dessus, c’est difficile à expliquer ce que l’on ressent dans cet état. 

Une deuxième journée de défis : ne pas flancher surtout 

Je vois les temples tout près, mais j’ai l’impression qu’ils sont loin.  

Je regarde les enfants, les lamas et les ânes monter avec une facilité que je n’ai pas et je trouve ça irréel. 

Moi, je cherche mon souffle. J’ai le cœur qui bat à tout rompre. 

Mon guide de randonnée me demande si je veux toujours continuer. Je ne veux pas trop y réfléchir et je dis oui. 

J’économise mon énergie, mon souffle, mon eau parce que mon corps me parle très fort. Je n’ai pas le choix d’entendre et d’écouter les signaux qu’il m’envoie à chaque pas.  

C’est une marche attentive où j’apprends à connaitre et à découvrir mes limites. Si je ne veux pas mourir, je dois répondre à mes besoins. 

L’eau devient ma meilleure amie. Je fais attention pour ne pas la gaspiller. Je calcule donc chaque gorgée que je prends jusqu’au soir. 

En milieu daprès-midi, après plusieurs pauses, jarrive au point le plus élevé du sentier, à Warmi Wañuska, qui est situé à une altitude de 4215 mètres. 

Pour ceux qui n’ont jamais gravi de montagnes, ces chiffres ne veulent rien dire. Mais toutes les personnes qui se retrouvent à des hauteurs comme celles-ci savent à quel point l’air ne suffit pas. 

La détresse respiratoire peut nous envahir et la panique peut nous saisir de plein fouet. Je me parle à l’intérieur pour garder mon calme et ma concentration. Je ne respire plus de la même façon. La respiration ventrale prend le relai. Je m’installe dans une posture de sécurité mentale pour ne pas succomber.  

J’ai des pensées positives pour m’encourager à poursuivre, à me faire confiance. J’utilise l’équilibrage constamment pour me ramener sur le droit chemin. Le vertige n’a pas pris le dessus sur moi. 

Je me félicite et je regarde en bas en me disant WOW ! j’ai réussi tout ça. 

Quand tu penses que tu as traversé le pire, tu te trompes. Il y a encore beaucoup d’efforts et de travail à faire avant d’atteindre Machu Picchu. Au lieu de penser à tout ce que je devrai traverser avant de me rendre, j’y vais petit pas par petit pas. 

Je suis dans le moment présent. Je me ramène et commence à observer la nature autour de moi. Je contemple avec émerveillement les fleurs, les plantes, les animaux et les oiseaux. 

J’admire aussi le travail ardu des paysans qui y vivent et qui arrivent à y survivre. Et je me rends compte de la chance que j’ai. 

Nous sommes un groupe d’aventuriers avec 7 porteurs, un cuisinier et un guide. Les porteurs ont un rôle indispensable à la réussite de notre ascension. Ils transportent des bagages de plusieurs kilos. Si moi, je trouve ça dur, imaginez ce que c’est pour eux. 

Ils doivent marcher rapidement et arriver avant nous pour installer le campement : monter les tentes, les tables, les chaises et faire le repas afin que tout soit prêt quand on arrive. 

Une troisième journée de montée où je me sens descendre 

Je me sens si lourde. Mon système vestibulaire en a pris un coup. Je me sens désorganisée. Je pense aux enfants qu’on tente de mettre dans une position dans laquelle ils ne sont pas prêts à être. Je m’arrête sans arrêt pour reprendre mon souffle. Mais ce n’est pas suffisant. 

J’ai besoin de l’aide de porteurs pour me faire avancer jusqu’au prochain campement avant la tombée de la nuit. 

Je suis finalement arrivée, 5 h 30 min après tout le monde. 

Je n’ai pas très faim, je suis si exténuée. Mais je me force à manger un peu afin d’accumuler l’énergie nécessaire pour le lendemain. Je n’ai qu’une seule envie : dormir. 

Dernière journée et non la moindre 

On se lève à 3 heures du matin, c’est le jour de l’An. L’excitation est dans l’air malgré la fatigue. 

On ne lâche pas. Et l’on finit par voir le Machu Picchu. On nous informe alors qu’on a 4 h 30 pour visiter les lieux. Ma fille, qui m’accompagne, me dit qu’elle en a vu assez. Je suis d’accord avec elle. On se félicite d’avoir accompli cet exploit surhumain. 

Ma fille et moi, on prend l’autobus qui nous ramène à Aguascalientes.  

Je suis fière de moi et de nous. Nous avons dépassé nos limites et surmonté nos peurs. 

Je venais de réaliser un objectif de haut niveau, pour lequel je m’étais préparée pendant un an. 

Cette expérience m’a transformée dans les profondeurs de mon essence. 

Je me dis maintenant que je suis capable de faire tout ce que je veux, mais que je peux choisir ce que je vais faire. Personne ne peut m’obliger à faire ce dont je n’ai pas envie. 

En gravissant la cordillère des Andes, cette année-là, j’ai pris une décision irrévocable : je prendrai soin de moi, d’abord. 

Un retour révélateur qui en dit long 

À mon retour à Lima, ma famille s’est réunie avec beaucoup d’émotions. Nous avons vécu des moments dont je me souviendrai toute ma vie. Mon père était si heureux de revoir son frère qu’il n’avait pas vu depuis 23 ans. L’amour de la famille n’aura jamais été aussi fort que ce jour-là. 

J’ai aussi eu l’occasion de visiter la ville : sa culture, son mode de vie et ses beautés exceptionnelles sont gravés dans ma mémoire. 

Mon retour au Canada ne se fit pas tout de suite.  

J’ai eu l’occasion de partager mes formations, grâce à mes débuts dans l’aventure du Brain Gym® aux côtés d’une autre femme d’exception, Marie-Claude Dubois. 

Nous avons été une équipe du tonnerre, au Pérou. Comme je travaillais depuis près de 25 ans dans le monde de la petite enfance, j’avais déjà un bagage étonnant. Cette expérience de voyage unique m’a permis de transmettre sur de hautes fréquences.  

Ma passion pour le Brain Gym® m’a permis de faire ce voyage et de découvrir des gens chaleureux, aimants et pleins d’ambitions. 

Des êtres humains qui ont le désir de progresser et daider leur prochain. Ce qui m’a le plus surprise, c’est qu’avec peu de ressources, ils réussissent à se surpasser et à soulever des montagnes. 

Ce qui reste de notre passage est plus grand que nous 

Lors de la transmission de nos connaissances, nous avons reçu beaucoup de gratitude de la part des participants.  

L’un des plus beaux témoignages qui resteront gravés dans mon cœur est celui de Cesar Soto. Ayant eu la chance de côtoyer les meilleurs, il nous a dit qu’il ne lui manquait que la cerise sur le sundae pour boucler la boucle. Il parlait de Marie-Claude et de moi. Ces mots ont profondément touché mon cœur. 

Aujourd’hui, le Brain Gym® est utilisé dans plusieurs pays du monde. C’est le langage du mouvement qui est accessible partout. Paul Dennison a même donné ce nom à cette puissante formation.  

Ce retour aux sources ma permis de me connecter au plus profond de mes cellules et de me permettre de découvrir la personne que je suis. 

Je puise dans ce bien-être en moi pour nourrir ma confiance en mes capacités. Faire de mon mieux est toujours ce qui est présent et rayonne. 

Merci à tous ceux qui ont cru en moi. 

À tous ceux qui mont soutenue dans la réalisation de ce grand rêve.  

Je sais désormais d’où je viens. Je m’enracine dans ce terreau fertile où j’ai trouvé le souffle. 

Et je vous invite à croire en vous, à vous mettre au défi, à suivre vos rêves et à ne plus avoir peur de vivre, en profitant de chaque instant qui s’offre à vous.